Le samedi premier juin 2024, j’ai donné une conférence sur Queen lors de la JABB (Journée AntiBlaBla) au Paris 360 Music Factory.
La JABB est un évènement organisé par Gilles Durouchoux, conférencier professionnel, auteur du livre Parlons Moins, Parlons Mieux et dirigeant de l’Agence Antiblabla, dont la vocation est d’aider à prendre la parole en public. Voilà d’ailleurs ce qu’il en dit : « L’agence AntiBlabla œuvre pour que la prise de parole en public ne soit plus synonyme de peur mais de plaisir. Nous sommes convaincus que tous les sujets, du plus futile au plus complexe, peuvent être traités de manière inspirante, à condition de maîtriser quelques règles simples et de rompre avec les codes absurdes des environnements formels. Il faut généralement du courage et une bonne dose de confiance en soi pour y parvenir. Notre expérience nous permet de dire avec force et conviction que ceux et celles qui ont su dépasser cette peur du jugement ont produit des interventions remarquables, qui ont changé leurs pratiques et leur ont ouvert des portes. Tous les jours nous recevons des témoignages en ce sens. Notre objectif est donc tout simplement de donner envie au maximum de personnes d’oser prendre la parole en public ! »
C’est dans cette optique, que Gilles Durouchoux a créé les Journées AntiBlaBla, dont la première édition a eu lieu en 2021 – en ligne pour cause de confinement – et la seconde en 2023 ; durant laquelle vingt-cinq intervenants, choisis par ses soins, se sont succédés sur scène devant un public de deux-cent-cinquante personnes, pour justement prendre la parole au sujet de la parole en public.
La troisième édition de la JABB a eu lieu le 31 mai – une journée dédiée aux entreprises – et le 1er juin 2024, agrémentée d’un thème sur le groupe Queen, « pour son côté irrévérencieux, fou, décalé (disons-le déjanté), hors cadre ». Ayant participé à l’un de ses séminaires en 2023, et connaissant mon intérêt pour la musique, Gilles Durouchoux m’a demandé d’y intervenir. Ce que j’ai accepté avec plaisir, et c’est ainsi que j’ai joint ma parole à celle de vingt autres participants pour ces deux journées riches d’émotions…




MERCURY OUI MAY BRIAN AUSSI
Freddy Mercury a été et est pour l’éternité le chanteur charismatique de Queen, une voix sublime, un showman extravagant, un personnage bigger than life, une moustache… Mais on a tendance à oublier que derrière Freddy, il y en avait trois autres, qui ont permis qu’il soit. En particulier un certain Brian May, tout aussi exceptionnel que lui.
Quasiment tout le monde associe Queen à Freddy Mercury. Je dirais même, limite Queen à Freddy Mercury. Et bien sûr à quelques hits : « Bohemian Rhapsody », « Another Bites The Dust », « We Are The Champions »… Si je demandais à un public non averti quels sont les autres membres de Queen – indéniablement, l’un des plus populaires groupes de rock au monde –, il est fort probable que peu pourrait me les citer. Et pourtant, même si Freddy Mercury a joué le premier rôle, il n’aurait tout simplement pas pu s’exprimer de façon aussi magistrale sans le guitariste Brian May, le batteur Roger Taylor et le bassiste John Deacon – c’est d’ailleurs lui qui a écrit « Another Bites The Dust » ; les quatre membres de Queen étant tous compositeurs.
C’est pourquoi aujourd’hui, plutôt que de m’attarder sur Freddy Mercury, je souhaite mettre la lumière sur Brian May. Car, bien que plus discret, il est dans son genre tout exceptionnel et fascinant que le chanteur de Queen. Il est né le 19 juillet 1947 à Hampton Hill, dans la banlieue de Londres, et, après avoir joué du ukulélé et du piano au saut du berceau, s’est mis à la guitare à l’âge de sept ans, pour devenir l’un des plus brillants guitariste de rock – les lecteurs de Total Guitar l’ont d’ailleurs élu meilleur guitariste de tous les temps en 2020. Pour cela, il a créé sa propre guitare, la Red Special, qui a joué un rôle fondamental dans le son de Queen. Non seulement guitariste et pianiste, il a aussi composé quelques-unes des plus fameuses chansons du groupe : « We Will Rock You », « I Want It All », « The Show Must Go One »…
Pour autant, Brian May ne s’est pas contenté d’être un fabuleux musicien, puisqu’il est titulaire d’un doctorat en astrophysique, obtenu en 2007 – avec une thèse portant sur les nuages de poussière du système solaire. Il a même été un temps chancelier de l’université John Moore. C’est également un spécialiste et grand collectionneur de stéréoscopies – des photographies donnant un effet de relief. Il en possèderait cent milles exemplaires. Sans oublier qu’il s’est énormément investi dans les œuvres de charité et est un fervent défenseur de la cause animale.
Pour toutes ces raisons, musicales et extra-musicales, après avoir reçu le titre de commandeur de l’Empire britannique par la reine Elizabeth II en 2005, Brain May a été anobli par le roi Charles III en 2023.
Cependant, il ne faut pas oublier la section rythmique de Queen – comme déjà dit –, en parfaite symbiose, et tous ceux qui ont contribué à son succès. Ni oublier qu’un groupe de rock, au-delà de chacun de ses membres et de leur technique, est avant tout une affaire d’alchimie.
Oui, pour qu’une parole, chantée ou non, se fasse entendre, c’est rarement le fait d’un seul homme. Cela nécessite un collectif, l’association de divers talents au service de cette parole et une alchimie entre ses talents. Cela nécessite encore d’être là au bon moment, et bien sûr un public pour accueillir cette parole, sans qui elle n’a aucun sens. En cela, Queen est un parfait exemple.
Dans le monde d’aujourd’hui où l’individualisme, la concurrence et le rationalisme sont de mise, il est bon de ne pas oublier que non seulement l’art et la création sont essentiels, mais que le collectif, la coopération et la magie sont tout aussi essentiels et peuvent faire de nous tous des Champions…